Un groupe d'investisseurs afro-américains est arrivé à Kampala (Ouganda) le vendredi 7 février 2020 dernier, avec l'intention d'investir jusqu'à 300 millions de dollars US, soit environ 1,1 milliard de shilling ougandais (UGX), notamment dans les secteurs de la santé et de l'immobilier. Accueilli à l'aéroport avec beaucoup d'enthousiasme par les autorités ougandaises et la presse nationale, Mark Anthony Hernandez, le chef de file de la délégation a dévoilé à la presse leurs projets d'investissement et leur rencontre prévue avec le président Yoweri Museveni.
C'est avec une délégation forte de 13 membres, que le groupe d'investisseurs afro-américains a été accueilli par monsieur Abbey Kigozi, Président de la Ligue diaspora - NRM (Mouvement National de Résistance), un mouvement politique de soutien actif à la politique d'ouverture à la diaspora du président ougandais Yoweri Museveni.
Dès leur arrivée, une conférence de presse a été tenue à l'aéroport international d'Entebbe, principal aéroport du pays. S'adressant à des journalistes, Hernandez a révélé que l'équipe envisageait d'investir dans le secteur de l'immobilier et la santé, notamment la neurochirurgie . Il a motivé leur choix d'investissement :
"Nous avons choisi l'Afrique de l'Est, l'Ouganda en particulier, en raison de la convivialité, l'esprit d'entreprise du peuple ougandais, la politique d'ouverture du gouvernement et nos bonnes relations avec la Ligue Diaspora - NRM"Mark Anthony Hernandez, chef de file de la délégation
Présentant sa délégation, monsieur Hernandez a expliqué aux journalistes ce sur quoi ils allaient se focaliser au cours de leur voyage en Ouganda :
"Nous allons concentrer sur les soins de santé. Nous avons dans notre équipe, un investisseur neurochirurgien qui est intéressé à mettre en place une unité de transplantations cardiaques en Ouganda, ainsi que d'autres services de santé spécialisés.", a déclaré Hernandez.
Pour le secteur de l'immobilier, il a déclaré que l'accent sera mis sur les propriétés commerciales et résidentielles et après un examen plus approfondi de l'environnement des affaires, la délégation cherchera à étendre ses investissements à d'autres secteurs et à rallier plus d'afro-américains à leur initiative :
"En ce moment, nous voulons investir environ 300 millions de dollars dans les secteurs de la santé et de l'immobilier, mais nous pensons que d'autres Afro-Américains en Californie seront intéressés à nous rejoindre en raison de leur intérêt pour l'Afrique", a précisé Hernandez.
Isaac Kigozi, directeur général de l'East African Partners, une plateforme dédiée aux investisseurs internationaux, a déclaré que contrairement aux personnes vivants dans les pays développés qui considèrent l'Afrique comme un continent pauvre et qui veulent venir en Afrique pour sauver les africains de la pauvreté, des maladies et de l'analphabétisme, le groupe d'investisseurs afro-américains n'est pas venu chercher à offrir la charité à l'Afrique, mais plutôt parler du business et notamment, du développement du capital humain...
«Lorsque nous avons discuté avec ce groupe, ils ont dit que le gouvernement avait ouvert suffisamment de portes pour eux, et qu'ils examinaient désormais ce qu'ils pouvaient faire pour soutenir le gouvernement et le peuple ougandais. C'est exactement ce qui m'a incité à les amener en Ouganda parce qu'ils ne recherchent pas de choses gratuites (comme les autres).»
De son côté, Abbey Kigozi Walusimbi, président du NRM - Ligue de la diaspora, a assuré aux investisseurs la protection(du gouvernement) et la sécurité de leurs investissements, l'Ouganda étant signataire d'un certain nombre de traités internationaux comme le Marché de la Communauté d'Afrique de l'Est (COMESA), qui élargira bientôt les investissements à d'autres secteurs éligibles.
Il a imploré la délégation de recruter plus d'investisseurs afro-américains pour investir en Ouganda, afin d'augmenter les opportunités pour le peuple ougandais et le peuple américain :
«Le président est conscient que vous êtes ici et est prêt à vous rencontrer à tout moment. En tant que Ligue de la diaspora - NRM, notre mandat est d'encourager toujours nos amis partout dans le monde, à venir investir dans notre pays. C'est bien d'avoir un mélange des investissements dans votre délégation, non seulement dans la santé mais aussi dans le marketing, l'immobilier, et le tourisme. Ils sont ici pour une mission de prospection et ils sont prêts à partager leurs connaissances et les compétences dont ils ont été gratifiés en Amérique, pour avoir un impact positif sur notre jeune population en Ouganda et contribuer à la prochaine révolution industrielle de notre pays."
Notons que selon le Uganda Investment Authority (UIA), les investisseurs étrangers bénéficient d'un congé fiscal de 10 ans parmi d'autres incitations, telles que le libre rapatriement des bénéfices, des concessions gratuites de terrains,...
Lors du Africa business forum tenu à Addis-Abeba en Ethiopie en Janvier 2018, le président Yoweri Museveni avait déjà incité vivement les investisseurs américains à venir investir dans son pays, déclarant :
"Un entrepreneur est quelqu'un qui a des lunettes pour voir où se trouvent les opportunités. Les Chinois sont venus dans mon pays, ils ont vu et ont saisi les opportunités que les Américains ne voient pas"Yoweri Museveni
De là à penser que cette boutade du président aura fait mouche auprès de la diaspora afro-américaine, il n'y a qu'un pas.
Par Kouadio KOUAMÉ,
Directeur de la publication & Fondateur - AfroPolitis Media