La finance verte est depuis quelques années marinée à toutes les sauces. Mais contrairement à ce que beaucoup pensent, le concept n'est pas nouveau. À mon avis on peut situer les débuts de la finance verte dans les années 70.
Car dans ces années là, on assiste à deux événements majeurs : le choc pétrolier et la publication du rapport Meadow qui posa les bases du développement durable. Cette époque fut aussi l'apogée du néolibéralisme pur et dur, incarné par Reagan et Margaret Tatcher.
Face à ce libéralisme destructeur de la planète, des voix se sont levées avec en tête Greenpeace, pour barrer la route à cette forme de capitalisme qui est sans pitié pour la nature. Mais chemin faisant le capitalisme lui aussi s'est adapté aux normes environnementales non par souci de préserver la planète mais de tirer profit d'un mécanisme insidieux dénommé : finance verte.
La finance verte est l'ensemble des activités, comportements et réglementations financiers poursuivant un objectif environnemental.
Elle vise en particulier à faciliter la transition énergétique. Le concept, ancien, est officialisé par l'adoption de l'accord de Paris sur le climat, qui fait des flux financiers compatibles avec la lutte contre le réchauffement climatique une priorité. Le marché du carbone et plus largement la finance carbone sont considérés comme faisant partie des mécanismes de la finance verte. La finance verte est une composante de la finance durable.
A mon avis ce qui me dérange dans la finance verte c'est son côté greenwashing, c'est à dire se servir des causes environnementales pour se faire uniquement du profit sans réelle attache avec la cause qu'elle est censée défendre.
Et le danger qui pointe est encore plus grand car aux Etats Unis les Hedge Funds, c'est à dire les fonds spéculatifs et le marché des Derivatives (produits dérivés) sont déjà entrés dans la danse...Irons-nous vers une crise financière verte? Seul l'avenir nous dira.
Par VALAIRE TEKI, Directeur Executif de Green Project Africa.
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