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Yewou, la nouvelle plateforme de crowdfunding lauréate de la jeune entreprise africaine

L'équipe de Yewou, plateforme de crowdfunding

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Massata Niang et son équipe ont gagné le Prix de la jeune entreprise africaine #20 décerné par Le Point Afrique. Leur plateforme Yewou veut mettre en rapport porteurs de projet et donateurs par le financement participatif ou « crowdfunding ».

Le Point Afrique : Quel problème essayez-vous de résoudre ?

Massata Niang : Yewou veut résoudre le problème crucial de l’accès au financement pour les jeunes entreprises africaines. Depuis toujours, celles-ci éprouvent, pour de multiples raisons, d’énormes difficultés à contracter des crédits dans les circuits bancaires classiques.  Alors que ce point est déterminant pour leur permettre de se développer ou même d’assurer leur viabilité. Avec Yewou, nous voulons jeter les premières bases du financement participatif ou « crowdfunding » à l’ère du numérique pour ces jeunes entreprises. Cela consiste à mettre en rapport ces entrepreneurs avec des donateurs ou « bakers ». Ces derniers pourront contribuer par exemple à hauteur de 10, 100, voire 1 000 dollars sous forme de dons. En échange, les porteurs des projets qu’ils auront financés vont leur offrir une compensation en nature définie lors de la campagne de financement.

Comment vous est venue l’idée de ce projet ?

L’idée de Yewou est le fruit d’un vécu et d’un constat. L’anecdote que j’aime raconter à ce propos est celle de ce jeune Africain qui, après ses études et une première expérience à l’étranger, rentre dans son pays d’origine. Il fourmille d’idées pour contribuer au développement de son pays via l’entrepreneuriat. Mais il se confronte, hélas, aux dures réalités africaines notamment celles liées au financement. Il est trop jeune pour être chef d’entreprise, n’a pas de garanties solides, etc. On lui rétorque souvent : « Ton idée est vraiment géniale, mais comment vas-tu faire pour le financer ? » Ou bien si par chance il trouve un financement, les taux d’intérêt sont ahurissants et rébarbatifs… Ça, c’est le volet vécu. Par ailleurs, via mon expérience dans le domaine de la stratégie et du digital, j’ai constaté qu’un nouveau type de financement était en train d’exploser outre-Atlantique. Le principe était très simple et permettait à des porteurs de projet de lever de l’argent hors des circuits bancaires classiques. J’ai ainsi esquissé les premières bases de Yewou en 2012.

Avez-vous identifié vos concurrents ? Si oui, lesquels ?

Aujourd’hui, Yewou a un positionnement et une proposition de valeur uniques. Mais si vous prenez le marché global du crowdfunding (financement participatif), il y a des acteurs sur les marchés américains (Kickstarter), français (KissKissBank ou Ulule), anglais comme (Crowdfunder), etc.  En Afrique, pour l’heure, les initiatives qui existent sont assez localisées.

Quelle est votre valeur ajoutée ?

Yewou est une invitation au monde à poser un autre regard sur l’Afrique. Loin des clichés et des préjugés, l’Afrique est un continent qui bouge avec la meilleure croissance économique ces dernières années. À travers notre signature, Africa is moving : Be Part of The Next Billion Markets, nous voulons mettre la lumière sur ces jeunes entrepreneurs qui font bouger le continent. Ils ne demandent qu’une chose, qu’on leur donne les moyens de leurs ambitions. C’est la raison d’être de Yewou, proposer une plateforme innovante du point de vue tant technique que de l’expérience des utilisateurs.

Comment comptez-vous rentabiliser votre projet ?

Nous réservons cette réponse à nos investisseurs. D’ailleurs, si parmi vos lecteurs des gens sont intéressés pour venir investir sur le projet, nous leur donnerons les informations qu’ils souhaitent sur notre business model et le projet au global.

Pouvez-vous nous présenter l’équipe qui mettra en oeuvre ce projet ?

L’équipe qui m’accompagne sur ce projet est composée de gens brillants, aux profils complémentaires dans des domaines touchant l’informatique, la finance, le marketing, et le design. Aux côtés du fondateur & CEO, à savoir moi, Massata Niang :

– Andreï Talantsy-Viytene : directeur technique, recherche et développement,

– N’Geur Sarr : directrice marketing et développement Afrique,

– Nicolas Philippot : designer,

– Boubacar Diarisso : directeur finance,

– Rémy Saissy, Jean-François Fraisse, Michaël Akbaraly.

Nous comptons également mettre en place un comité stratégique qui sera composé d’experts issus de secteurs comme la finance,  les nouvelles technologies, par exemple.

Quels sont vos besoins cruciaux ?

Yewou a de fortes ambitions. Nous voyons grand, très grand même. Nous voulons être l’étendard de cette vague d’afro-optimisme qui est actuellement en train d’essaimer dans le monde. Nous comptons sur les investisseurs pour nous aider à faire grandir plus rapidement la plateforme. Et sur le soutien de tous les gens qui croient en cette Afrique qui bouge et qui mise sur sa jeunesse pour venir à bout des grands défis qui pèsent sur le continent dans les prochaines années à venir. J’ajouterai, pour finir, l’implication des médias comme le vôtre pour porter notre invitation : « Africa is moving : Be Part of The Next Billion Markets. »

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Quel est l’état d’avancement du projet ?

Après le lancement de la landing page du site, nous comptons mettre bientôt en ligne une deuxième version pour permettre aux entrepreneurs de soumettre leur projet sur la plateforme Yewou. Un lancement officiel est prévu au dernier trimestre de cette année au Rwanda. Ce choix s’explique par le fait que ce pays symbolise, pour nous, cette renaissance et ce dynamisme économique de la majorité des pays africains.

Comment voyez-vous votre projet dans cinq ans ?

Comme je vous ai dit tantôt, nous voyons très grand. Si la providence nous le permet, nous comptons assurer un ancrage certain dans tous nos marchés cibles, puis commencer à voir au-delà. Mais notre priorité aujourd’hui est de fédérer un écosystème autour de la marque Yewou en Afrique, au niveau de la diaspora ainsi que de tous les acteurs dans les pays émergents comme les plus développés.

Pouvez-vous nous dire en quoi consiste le rêve de votre vie ?

J’aimerais que la vision que nous portons et partageons avec tous les tenants du courant afro-optimiste se réalise. Je finirais en citant un écrivain sénégalais David Diop dans son poème sur l’Afrique  :

« Cet arbre là-bas,

Splendidement seul au milieu des fleurs blanches et fanées,

C’est l’Afrique, ton Afrique, qui repousse,

Qui repousse,

Patiemment,

Obstinément,

Et dont les fruits ont peu à peu l’amère saveur de la liberté. »

Source: Par

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