L’agence spatiale russe Roscosmos a annoncé ce vendredi 1er Septembre, le mise en service opérationnelle des missiles intercontinentaux SARMAT, aussi appelé "SS-X-30 SATAN 2" d'après la nomenclature de l'OTAN. Ce missile balistique avancé qui selon Vladimir Poutine devrait faire « réfléchir à deux fois » les ennemis de la Russie est capable de frapper n'importe quelle cible géographique sur terre, mais aussi de "déjouer tous les systèmes anti-missiles modernes".
Vladimir Poutine avait déjà annoncé en juin dernier que les missiles SATAN 2 seraient "bientôt" déployés. C'est désormais chose faite depuis ce vendredi 1er septembre 2023. Et c'est par la voix de Iouri Borissov, le chef de l'agence spatiale russe Roscosmos que l'annonce officielle a été faite.
D'un poids d'au moins 208 tonnes, le RS-28 SARMAT est capable de transporter jusqu'à 15 ogives nucléaires contrôlables individuellement, et d'atteindre une portée de 18 000 km.
Ce missile vient compléter l'arsenal des missiles russes déjà en service de combat, dont le missile intercontinental VOÏEVODA (dénommé SS-18 SATAN dans la nomenclature OTAN) qui avait déjà une portée considérable de 11.000 km.
Développé par le Bureau d’étude Makeïev, SATAN 2 est le plus gros missile nucléaire jamais conçu. Sa puissance maximale est estimée à 50 mégatonnes, ce qui est 2.000 fois plus puissants que les bombes américaines qui ont explosé au-dessus de Nagasaki et Hiroshima, lors de la Seconde Guerre mondiale.
En 2019, Vladimir Poutine avait d'ailleurs affirmé que le SARMAT n'avait "pratiquement pas de limites en matière de portée" et qu'il était capable de "viser des cibles en traversant le pôle Nord comme le pôle Sud", tout en déjouant "tous les systèmes anti-missiles les plus modernes".
« C'est véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive. »Vladimir Poutine
L'armée russe dispose d'environ 2.000 armes nucléaires tactiques opérationnelles, contre environ 200 pour les États-Unis, dont la moitié sont stationnées sur des bases en Italie, en Allemagne, en Turquie, en Belgique et aux Pays-Bas.
La fin du processus de désarmement nucléaire...?
Le 21 février 2023, la RUSSIE avait annoncé suspendre sa participation au traité bilatéral "NEW START" sur le désarmement nucléaire, en vigueur depuis 2010 entre les ÉTATS-UNIS et la RUSSIE, en justifiant :
« Via les représentants de l’OTAN, on nous adresse des ultimatums : “Vous, la RUSSIE, faites tout ce sur quoi on s’est mis d’accord, notamment NEW START, et nous, nous ferons ce que bon nous semble” » Vladimir Poutine
En effet, tout en déclarant publiquement vouloir lutter contre la non-prolifération des armes nucléaires, les États-Unis étaient en train d'accélérer le déploiement d'une version modernisée de la bombe nucléaire B61 (la version B61-12) un peu partout en Europe, dans une logique d'encerclement de la Russie.
La bombe B61-12 est équipée d'une tête nucléaire de plus faible puissance que certaines des versions antérieures de cette arme, mais elle est plus précise et peut pénétrer sous terre, avec pour conséquence d'abaisser le "seuil nucléaire" de sorte à contourner unilatéralement les dispositions du traité "NEW START".
« Nous ne pouvons pas ignorer les projets de modernisation des bombes nucléaires classiques (américaines) qui se trouvent en EUROPE (...) Les États-Unis sont en train de les moderniser, d'augmenter leur précision et de réduire la puissance de la charge nucléaire, c'est-à-dire qu'ils les transforment en armes de champ de bataille, donc qu'ils abaissent le seuil nucléaire » Alexandre Grouchko, vice-ministre des Affaires étrangères russe
Le traité "NEW START" était le dernier accord bilatéral encore en vigueur entre les américains et les russes jusqu'en février 2023. Il prévoyait de limiter les arsenaux nucléaires des deux pays à un maximum de 1 550 ogives déployées de part et d’autre, soit une réduction de près de 30 % par rapport à la limite précédente fixée en 2002. Mais puisque l'OTAN inclut également d'autres puissances nucléaires autres que les ÉTATS-UNIS, Vladimir Poutine a ainsi suggéré que ce soit l’OTAN qui rejoigne le traité "NEW START" pour rendre ce traité équitable :
« car, au sein de l’OTAN, les ÉTATS-UNIS ne sont pas la seule puissance nucléaire ». « La FRANCE et la GRANDE-BRETAGNE ont aussi des arsenaux nucléaires, elles les perfectionnent, les modernisent et ils sont dirigés contre nous. » Vladimir Poutine
Face aux avancées des forces de l'OTAN aux portes de la RUSSIE et la menace nucléaire américaine qui s'est faite toujours plus précise, Vladimir Poutine a dû prendre des mesures dissuasives pour "protéger sa sécurité". Et le déploiement de SATAN 2 entre dans cette logique.
Vue l'accélération de la course aux armements et au risque de déflagration nucléaire qu'elle fait courir à l'humanité, force est de constater l'échec des instances internationales telles que l'ONU, la CPI et autres OMS, qui se sont révélées être des instruments au service de l'hégémonie américaine.
Construire demain, c'est imaginer de nouvelles institutions capables de reconstruire la confiance et de restaurer justice et équité entre les peuples. Et cela ne pourra se faire qu'avec l'implication et la participation active des peuples.
Par la Rédaction - média AfroPolitis.com
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